mardi 6 mars 2012

Le tabagisme



Le tabac

C'est une plante de la famille des Solanacées originaire d'Amérique, haute et à larges feuilles, qui contient un alcaloïde toxique, la nicotine.
Le tabac a été introduit en France par Jean Nicot sous François II et fut d'abord utilisé comme plante décorative et médicinale ("herbe à Nicot", "herbe à tous les maux"). Plus tard, on se mit à préparer ses feuilles pour être prisées, chiquées ou fumées.

Quelques chiffres

Le tabac est le toxique le plus dangereux de la planète.

On estime à 450 000 en Europe, 52 000 en France, 350 000 aux Usa et 2 à 3 millions dans le monde, le nombre de décès dus chaque année au tabac.

L'hécatombe représente en France l'équivalent d'un avion qui s'écraserait chaque jour sans laisser de survivants.

Dans les 30 ans à venir, le tabac sera responsable de 20 millions de décès annuels sur les 5 continents.

Au total, sur la population actuelle du globe (5 milliards), 500 millions d'habitants seront tués par le tabagisme d'ici aux années 2020. Aucun conflit armé dans l'Histoire n'aura fait autant de victimes...

Un fumeur sur quatre décède prématurément d'une maladie liée au tabagisme.

Le tabac diminue l'espérance de vie : un fumeur de 25 ans voit son espérance de vie diminuer de six ans s'il fume un paquet par jour, et de plus de huit ans s'il fume deux paquets par jour. Chaque cigarette représente une réduction de vie équivalente au temps passé pour la fumer (six minutes), ce qui représente deux heures par jour pour une consommation quotidienne d'un paquet.

La physiologie du tabagisme

Sur le plan physiologique, fumer est un acte complexe. On compte plus de 5000 composants dans la fumée du tabac. Trois produits toxiques inhalés à chaque bouffée dominent : la nicotine, le monoxyde de carbone et le benzopyrène.
La nicotine est un alcaloïde qui agit sur l'organisme comme un piège.

Elle ne met que sept secondes après chaque inhalation pour atteindre le cerveau, où elle provoque l'équivalent d'une mini-décharge d'adrénaline. Selon les individus, elle jouera le rôle d'accélérateur ou de frein.

Pour les uns, elle stimule l'activité cérébrale, augmente la vigilance et les facultés de concentration intellectuelle. A chaque bouffée, elle provoque une accélération du pouls, une augmentation de la tension artérielle et du rythme cardiaque (de 8 à 10 pulsations par minute vingt-quatre heures sur vingt-quatre).

Chez d'autres, au contraire, la nicotine a un effet tranquillisant et anxiolytique : elle contribue à inhiber les angoisses latentes en agissant comme un sédatif.

La façon de fumer varie énormément d'un individu à l'autre. Car sans le savoir, le fumeur tire sur sa cigarette, son cigare ou sa pipe, pour obtenir le taux de nicotine que son organisme réclame. C'est le phénomène d'autotitration de la nicotine.

En clair, si l'on réduit les teneurs en nicotine ou en goudron du tabac proposé, le fumeur compense systématiquement en modifiant sa façon de fumer : il inhale plus profondément, augmente le nombre d'inhalations ou fume plus longtemps et plus souvent.

La nicotine est la principale substance responsable de la dépendance au tabac. Le plaisir neuronal, comme tous les plaisirs, n'a qu'un temps.

Celui-ci varie énormément selon les individus mais en moyenne, le fumeur a besoin d'une nouvelle dose au maximum au bout d'une demi-heure.

Ainsi naît une dépendance pharmacologique : une cigarette en appelle une autre. L'absorption nicotinique se fait principalement par les muqueuses buccales pour le tabac à chiquer, le cigare ou la pipe.

En revanche, la fumée des cigarettes atteint très rapidement les alvéoles pulmonaires où 90% de la nicotine est absorbée. Au niveau digestif, le foie transforme par oxydation une partie de la nicotine en cotinine, substance dénuée de toute toxicité. La nicotine se trouve ainsi éliminée par les urines.

L'existence et l'intensité de la dépendance tabagique peuvent être mesurées par le taux de monoxyde de carbone (CO) contenu dans l'air expiré. Présent dans la fumée inhalée, il se fixe sur l'hémoglobine et diminue de 15 à 20% le taux d'oxygène en circulation. Le retentissement sur les organes vascularisés est évident. Un fumeur qui consomme un paquet de cigarettes par jour a une oxygénation équivalente à celle d'un non-fumeur à 2500 mètres d'altitude...

La fumée du tabac contient également près de 500 substances cancérigènes, parmi lesquelles les hydrocarbures et les benzopyrènes.

Méfaits du tabac

Le tabac est responsable de 90% des cancers du poumon, 85% des artérites, 65% des cancers de la sphère ORL (bouche, lèvres, langue, larynx, pharynx, oesophage), 40% des cancers de la vessie, 35% des infarctus du myocarde (20 000 morts par an), 25 000 décès annuels par insuffisance respiratoire.

La bronchite chronique des fumeurs est due aux substances irritantes inhalées (nitrosamines) qui paralysent les cils vibratoires bronchiques et réduisent ainsi le système immunitaire des voies respiratoires

Le foetus est le premier en contact avec le toxique, soit directement par le tabagisme maternel, soit par celui de l'entourage.

Une cigarette fumée provoque l'accélération du rythme cardiaque et la diminution des mouvements actifs du foetus. La fréquence des malformations congénitales est augmentée : fissures palatines, strabisme, hernies inguinales, trisomies...

La mort in utero et l'hypotrophie foetale sont plus fréquentes.

A la naissance, les enfants qui ont subi une grande exposition au toxique (2 paquets/jour) ont deux fois plus souvent que les autres une détresse respiratoire et un score d'Apgar inférieur à 2. La prématurité est augmentée de 14%.

Chez l'enfant, l'inhalation passive du toxique crée de multiples et graves pathologies :

  • Les infections ORL à répétition ;
  • Les infections des voies aériennes inférieures : trachéite, laryngite, bronchite, bronchiolite, pneumonie....
  • Les symptômes respiratoires chroniques : toux chronique, sibilance, hypersécrétion sont retrouvés chez 30 à 80% des enfants subissant le tabagisme des parents.

L'asthme est majoré par l'exposition au toxique avec une hyperactivité bronchique.

Le tabagisme actif débute actuellement vers l'âge de 11 ans. Dès la première année de consommation régulière toxique apparaissent une toux chronique avec hypersécrétion et manque de souffle.

Après deux années d'exposition régulière, on peut voir apparaître des anomalies aux épreuves fonctionnelles respiratoires.

A l'âge adulte, apparaissent les maladies.

La maladie tabagique est une maladie grave responsable d'un décès sur dix en France.

Les deux principales maladies liées au tabac sont les maladies cardiovasculaires et les cancers, surtout le cancer du poumon.

Les maladies cardiovasculaires (maladie coronarienne, artérites)

Un tiers des infarctus du myocarde sont liés au tabac; la proportion passe à 75% avant l'âge de 40 ans.

L'artérite est 38 fois plus fréquente chez le grand fumeur.

Les mécanismes par lequel le tabac augmente le risque cardiovasculaire ne sont pas complètement élucidés.

Les cancers

Le tabac est responsable de 30% de l'ensemble des cancers et de 90% des cancers du poumon.

Chez les fumeurs, la fréquence des cancers est augmentée dans tous les tissus en contact avec la fumée du tabac : bouche, pharynx, larynx, oesophage, trachée, bronches, pancréas, reins et vessie puisque les produits du catabolisme du tabac sont excrétés par voie urinaire.

Les autres cancers fréquemment rencontrés sont donc les cancers du larynx, de la bouche, de l'oesophage, de la vessie, du pancréas et des reins.

Le tabac est un carcinogène direct.

Le tabagisme passif

Le fumeur ne met pas seulement sa vie en danger. Il fait également courir des risques à son entourage même si celui-ci ne fume pas.

Il existe une intoxication passive du non-fumeur par le fumeur.

Rester dans une atmosphère enfumée équivaut à la consommation d'une ou deux cigarettes. Un enfant dont les deux parents fument plus d'un paquet de cigarettes par jour à la maison court deux fois plus de risques d'être atteint par un cancer du poumon.

De même, le risque pour un non-fumeur en bonne santé, marié à un fumeur, de développer une maladie cardiaque augmente de 30%.

Les autres affections

80 à 90% des décès secondaires à la bronchite chronique sont dus au tabac.

Les ulcères gastroduodénaux sont deux fois plus fréquents chez le fumeur.

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